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Stéphane Gautier (1973) France

Diplômé des Arts graphiques en communication visuelle, Stéphane Gautier tire de son art, un talent unique à décrypter les symboles et les images. Il les transforme en un alphabet universel, perceptible par chacun, dans un lien immédiat et direct avec l’œuvre.


Stéphane Gautier réalise son premier tableau à l’âge de 13 ans, en décidant de coller et de peindre ses jouets sur une toile. Premier geste provocateur et genèse artistique qui, retrouvé des années plus tard, suscite émotion et reconnaissance de la part de tous ceux qui découvrent les objets affectifs qui ont marqué leur passé. A la suite de cette impulsion fondatrice, Stéphane Gautier ne se départira jamais de l’intérêt qu’il porte à l’enfance, selon lui, le seul moment où les besoins primaires s’expriment de manière universelle. Inutile de chercher plus loin la raison de l’attachement que chacun porte à ces réalisations : c’est qu’elle les touche instinctivement. 
 
Et pourtant, si par leur caractère symbolique et mémoriel, les pièces de Stéphane Gautier suscitent immédiatement l’empathie, cette séduction porte bien en elle un programme plus ambitieux. Car il ne faut pas s’y tromper, si ce plasticien nous charme, c’est pour mieux nous faire réfléchir et ressentir le pouvoir de l’image : détournement de contextes comme ces "Happy bears", accumulations de petits jouets - dé-marqués -, hiatus troublant entre le fond et la forme lorsque qu’une troupe de petits soldats s’agrège en grand cœur sur la toile…
 
Les réalisations sont jubilatoires, certes, et l’on y perçoit tout autant son savoir-faire que son enthousiasme, passant d’un médium à l’autre, utilisant toutes les possibilités d’un "ready-made" pour les transfigurer en tableaux, sculptures, objets surréalistes ou précieux… Tout y passe ou presque. On le comprend cependant dans un second temps : l’art de Stéphane Gautier est en décalage permanent. Déplaçant l’objet d’un contexte à l’autre, réinjectant les symboles stéréotypés de l’enfance vers un environnement d’adultes, il détourne tous les codes de l’art traditionnel (tableaux, peintures, sculptures, dessins) pour se les réapproprier. Et c’est par cette distance ironique que ce créateur intuitif nous invite à un propos plus profond sur les moyens de la représentation, sur l’efficacité de la publicité et de la propagande et enfin sur la sacralisation et le détournement des nostalgies de l’enfance.


A designer and graphic artist, both by training and trade, Stéphane Gautier draws from his art a unique talent for deciphering symbols and images in his art. He transforms them into a universal alphabet that everyone can perceive, in a direct and immediate link to the artwork. 

 

Stéphane Gautier created his first artwork at the age of 13, deciding to stick and paint his toys on a canvas. This first provocative gesture and artistic genesis, which, rediscovered years later, arouses emotion and recognition in all those who see the emotional objects that marked their past. After this founding impulse, Stéphane Gautier would never abandon his interest in childhood, the moment in which he believes one's primary needs are expressed universally. There is no point in searching further for the reason behind the attachment that everyone brings to these works: they touch instinctively. 

 

And yet, if Stéphane's rooms arouse immediate empathy by their symbolic nature and the way in which they appeal to memory, this attraction also brings with it a more ambitious programme. Make no mistake, if this visual artist charms us, it is to make us think more profoundly and feel the power of the image: a misappropriation of contexts such as "Happy bears", a troubling gap between form and substance when a troop of small soldiers comes together in a heart shape on the canvas.… 

 

His creations are undoubtedly jubilant and display his expertise as much as his enthusiasm, moving from one medium to another, using all the possibilities of ready-made art to turn them into pictures, sculptures, surrealist or valuable objects... Everything, or almost everything, is shown here. Understanding only comes as a second phase, however: the art of Stéphane Gautier is permanently shifting. By moving an object from one context to another, re-injecting the stereotypical symbols of childhood into an adult setting, he turns away from all traditional codes of art (pictures, paintings, sculptures, drawings) only to reappropriate them. And it is by way of this ironic distance that this intuitive creator invites us to a deeper consideration of the means of representation, of the effectiveness of advertising and propaganda, and finally of the sacralisation and misappropriation of childhood nostalgia.

By Frédéric Elkaïm
Director at Drouot Formation
Paris, june 2013